L’Épilepsie entre malheur et maladie Extrait de "Aux marges de la médecine (..), d’Olivier Faure, 2015
Un mauvais signe dans l’Antiquité
"Connue depuis la plus haute Antiquité, l’épilepsie est le type même de maladie située à la frontière entre le naturel et le surnaturel, le mal physique et le signe du destin. Malgré Hippocrate, l’Antiquité lui a donné des caractères inquiétants qui persistent presque jusqu’à nos jours. Affection surnaturelle due au courroux des dieux, l’accès épileptique est considéré comme un mauvais présage dont l’apparition suffit à faire suspendre la réunion des comices à Rome, d’où le nom de mal comitial qui lui est resté. La prétendue parenté de la crise épileptique avec l’orgasme fait considérer la maladie comme impure et on lui prête aussi des caractères contagieux et héréditaires. Les périodes suivantes ne modifient guère ce canevas de départ. Les appellations de haut mal ou mal lunaticus, l’usage de remèdes héroïques, le recours à des cérémonies religieuses, tout contribue à faire de l’épilepsie un mal à part et du malade un être effrayant et suspect même si on lui prête parfois la marque du génie ou l’habit du prophète.
Premières études scientifiques...
C’est seulement à la fin du XVIII e siècle avec Samuel-Auguste Tissot que la maladie s’engage lentement dans la voie des interprétations naturelles [1]."
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